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2019-06-03

Histoire du Reggae - Styles et caractéristiques (4)

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Le Reggae peut-être caractérisé par :

Généralement, l'utilisation de la guitare basse, de la guitare électrique, de la batterie, et du scraper ou son équivalent le jawbone qui vient en fin de mesure, et qui accompagnent des chants lourds d'émotion et qui souvent, expriment le rejet pour une "culture dominante".
Son rythme "four beat", binaire, assez lourd, avec l'accent par la basse et batterie les temps faibles, en particulier troisième temps (connu aujourd'hui sous le nom de one drop),
Ce que l'on qualifie souvent de contretemps, car ses accords se retrouvent sur le second et quatrième temps - marqué la guitare rythmique ou le clavier (connu sous le nom skank).
Caisse claire sur le 3e temps.De 1975 à 1980, le Roots perdure sous une nouvelle forme: le rockers developpé par Sly Dunbar. Il est caractérisé par des coups de charleston vifs et saccadés. Il survient après le flying cymbal, style caractérisé par deux coup de charleston sur les 2eme et 4eme temps (contretemps rythmique) tssss-tssss. 

A partir des années 1981-1982, un nouveau style de batterie qui a perduré jusqu'à aujourd'hui règne en maître: le early dancehall. Il s'agit d'un balancier binaire grosse caisse (1er temps) caisse claire (3e temps). Le nouveau backing band de Channel One, les Roots Radics, sont considérés comme les maîtres absolus du Dancehall instrumental. 

C'est à cette même période qu'explose le dub, sur les instrumentaux dancehall, et une nouvelle vague de mixeur à l'image de Scientist. 

L'orgue: Les early Reggae présentent souvent une structure d'orgue enpruntée au vieux RNB, celui-ci marquant chaque croche d'une note. Cette technique nommée "shuffle" se place là où se trouvait le beat guitare (ou skank) du ska et accentue fortement la dynamique rythmique, donnant l'impression d'accélérer le tempo. Le riddim mythique du Beat Down Babylon de Lee Perry est un exemple typique. Cette technique s'est raréifiée par la suite, l'orgue accompagnant alors souvent le skank (sur le 2e et 4e temps) et ouvrant parfois le riddim par une introduction mélodique. L'ouverture de riddim la plus mythique est probablement celle du "Take A Ride" aka "Truth and Right" d'Al Campbell chez Studio One. 
La guitare: elle est toujours électrique (très rares exceptions) et l'effet utilisé est absolument crucial. Les très rares cas où une distorsion rock est utilisée (ex: the Heathen de Marley) se sont soldés par des échecs au niveau du résultat. Le son doit être rond et doux, tout en gardant son groove. Le skank est parfois doublé par un mouvement d'aller-retour rapide ("le pickin") ou par l'utilisation d'une boîte analogique à écho ou delay (de préférence un Roland Space Echo RE201...). Souvent, une deuième guitare est posée en parallèle à la guitare rythmique et pose des accords mélodiques, parfois un solo d iscret, sur le riddim. 

La basse: à l'origine les contrebasses marquaient le temps sur les rythmes ska. Les basses Reggae sont électriques et ont plus de liberté mélodique. Elles utilisent les fréquences les plus basses et apportent un effet alourdissant volontairement le riddim. La guitare basse forme le noyau central du riddim avec la batterie, musique fondamentalement rythmique, des mots même de Lee Perry. Les lignes de basses les plus marquantes (par ex: milk & honey, rasta business, the Heathen, Children of the Ghetto...) sont simples mais jouées avec une précision absolue afin de maintenir une rythmique marquée au travers des accords. Les accords sont bien distincts, avec une assez grande amplitude dans les notes choisies, les fréquences très basses étant plus difficilement distingables par l'oreille humaine. 

Les cuivres: dominant durant le ska, presque absents du rocksteady, ils reprennent place avec le Reggae. Ils marquent parfois le skank (ex: They don't Know Jah des Wailing Souls) mais remplacent plutôt l'espace occupé par l'orgue au début des années soixante-dix: intro et refrain. Le rythme le plus célèbre est sans doute celui du Satta des Abyssinians.

Music - Live - Video - Cedric "Congo" Myton : "Youthman"

"Youthman"

2019-05-17

Histoire du Reggae - Origines : Paternité du reggae (3)

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La paternité du reggae

Tout aussi problématique est la question de la paternité du Reggae en tant que genre musical proprement dit ; paternité qui, contrairement au Rocksteady, est très controversée : certains attribuent le premier disque de Reggae aux Maytals avec "Do the Reggay" en Août 1968. Cependant, si Toots est certes le premier à utiliser le mot "Reggae" dans une chanson, d'autres morceaux au tempo un peu plus rapide que le rocksteady ont déjà préfiguré le style au cours de l'année 1968. 

Ainsi Pop-a-Top de Lynford Anderson annonçait déjà, début 1968, un nouveau style de rythme, bien plus rapide. D'autres compositions se disputent le titre de premier Reggae, dont le Bang A Rang de Stranger Cole et Lester Sterling (pour Bunny Lee), le Nanny Goat de Larry Marshall et Alvin (sous la direction de Jackie Mittoo, pour Studio One), la première version méconnue du Soul Rebel de Bob Marley, et le No more heartache des Beltones. 


Cette première phase d'évolution du Reggae, que l'on qualifie de période du "Early Reggae", est caractérisée par un tempo plus rapide, et l'accélération du jeu à contretemps déjà présent avec le ska et le rocksteady. Puis le tempo ralentira, la basse se fera plus lourde encore, mais le Reggae gardera cette base rythmique basse/batterie prédominante et ce mouvement chaloupé qui lui est propre.


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Lee " Scratch " Perry est également à l'origine d'un des premiers succès Reggae de 1968, Long Shot (interprété par les Pioneers, avec les jeunes frères Aston " Family Man " et Carlton Barrett à la basse/batterie), où il utilise une rythmique particulièrement rapide. Scratch travaille alors pour Joe Gibbs et le quittera pour ne pas avoir été crédité pour son travail sur ce morceau. - Il reprendra ce morceau à son compte en se lançant dans la production, avec son propre label "Upsetter" (énerveur). "People Funny Boy" fera un carton en Angleterre. - Scratch utilisera par la suite des pratiques innovantes qui transformeront le Reggae, comme l'introduction de bruitages (l'origine du sample). Il fondera également le légendaire studio Black Ark où seront enregistrés, entre autres, Bob & The Wailers, The Congos, Max Romeo, Junior Murvin.
"Sweet and dandy"